Epilogue
PRUNE. J’étais partie pour rien chercher, comme une inconscience je suis partie avec l’inconstance qui me connaît. Bouger, ne jamais trop m’attarder.
En chemin j’ai serré des mains, quelques joues ont effleurés mes cils, ma conscience m’a rattrapé.
Elle m’a tenu là, serrée à la terre rouge mes tempes.
Elle m’a tenu serrée ma conscience et m’a fait regarder le monde tel qu’il est.
Morcelle cruelle beauté.
Comme la terre maintenant à jamais morcelée, on dirait que je suis blanche et noire à la fois, vieille et jeune si jeunesse veut dire conscience et vieillesse comme celle de l’Histoire qui ne s’en finit pas.
Morcelle.
J’amorce des mots, je suis elle, je suis celle, morcelle.
A l’aube de mes vingt ans un chemin s’est tracé. Les dix-neuf ans c’étaient déjà bien vite écoulés.
Vingt ans l’âge de devenir ce qu’il va rester.
Cinq doigts sur ma main, cinq plumes pour voler, de Prune je suis devenue un morceau d’elle, une morcelle, une aile. Une prunelle pour regarder le monde tel qu’il est.